Les baleines : ce sont des ingénieurs géants de l'écosystème qui recyclent les nutriments, stockent le carbone, stabilisent l'écosystème océanique et contribuent à la santé des pêcheries. Mais si les baleines sont extrêmement importantes pour l'environnement et les humains, de nombreuses populations ne se portent pas très bien. Sur les 33 espèces de baleines du Canada, 19 sont considérées comme en voie de disparition, menacées ou préoccupantes en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP). Certaines des populations de baleines les plus menacées au Canada sont la baleine noire de l'Atlantique Nord, l'épaulard résident du Sud et le béluga du Saint-Laurent.
Baleine noire de l'Atlantique Nord
Jolinne Surrette
La baleine noire de l'Atlantique Nord alimente son corps de 70 tonnes avec du krill et des petits poissons. Bien qu'elle habite normalement la côte atlantique des États-Unis et du Canada, les femelles adultes se rendent dans les eaux plus chaudes du sud des États-Unis pour mettre bas et allaiter leurs petits. Historiquement connues comme étant les baleines les plus "justes" à chasser, puisqu'elles flottent une fois tuées, elles connaissent un déclin de leur population depuis le milieu du 20e siècle. Les scientifiques estiment qu'il ne reste plus que 400 baleines franches de l'Atlantique Nord.
Outre la chasse à la baleine, les plus grandes menaces qui pèsent sur les baleines noires de l'Atlantique Nord sont l'enchevêtrement dans les lignes des bouées de pêche, qui peut entraîner des blessures graves et la mort ; les collisions avec les navires, d'autant plus que les eaux dans lesquelles elles vivent sont proches des principaux ports de l'Atlantique ; et le bruit provenant des activités de loisirs et des industries du transport maritime et de l'énergie, qui peut affecter l'accouplement des baleines, leur communication et leur capacité à naviguer et à trouver de la nourriture.
Statut de conservation au Canada : Classé comme étant en voie de disparition en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) et en voie de disparition en vertu du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC).
Statut de conservation aux Etats-Unis : Classé en danger d'extinction en vertu de la loi sur les espèces en danger (ESA) et désigné comme épuisé en vertu de la loi sur la protection des mammifères marins (MMPA).
Statut de conservation au niveau international : Inscrit à l'annexe 1 (risque d'extinction) de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) et comme espèce menacée d'extinction par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Orque résident du Sud
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De la taille d'un autobus scolaire, l'épaulard résident du Sud est un écotype d'épaulards, ou orques, qui vit au large des côtes de la Colombie-Britannique, de Washington et de l'Oregon. Alors que d'autres populations d'épaulards se spécialisent dans la consommation d'autres mammifères marins et même de petits requins, les épaulards résidents du Sud se nourrissent principalement de saumon Chinook. Les épaulards localisent leurs proies par écholocation et ont tendance à avoir des interactions sociales très complexes, souvent comparées à celles des humains et des éléphants.
Dans les années 1960, la chasse et la capture ont entraîné la perte de plus de la moitié de la population de résidents du Sud, qui compte actuellement environ 73 baleines. Depuis 2015, une seule naissance a donné naissance à un baleineau ayant atteint l'âge juvénile. Les menaces qui pèsent sur cette population proviennent principalement de la pollution, de la navigation, du bruit et, enfin, de la disponibilité des proies, car les stocks de saumon quinnat dans le Nord-Ouest du Pacifique ont diminué en raison de la surpêche, de la dégradation de l'habitat et de la qualité de l'eau.
Statut de conservation au Canada : Inscrit comme espèce en voie de disparition en vertu de la LEP et comme espèce en voie de disparition en vertu du COSEPAC.
Statut de conservation aux Etats-Unis : Classé comme étant en danger d'extinction en vertu de l'ESA et comme étant épuisé en vertu de la MMPA.
Statut de conservation au niveau international : Les lois internationales ne considèrent pas la sous-population, mais plutôt l'espèce entière. Les orques sont donc désignées à l'annexe II (non considérées comme menacées, mais leur commerce est réglementé) de la CITES et à l'UICN (données insuffisantes).
Bélugas de l'estuaire du Saint-Laurent
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Principalement une espèce arctique, le béluga de l'estuaire du Saint-Laurent se trouve à la limite sud de son aire de répartition, isolé géographiquement des autres populations de bélugas. Les bélugas, comme les autres baleines à dents et les dauphins, utilisent l'écholocation pour trouver leurs proies, qui consistent en divers poissons et invertébrés. Ils sont connus sous le nom de canaris de mer en raison de leurs sifflements aigus.
De la fin du XIXe siècle à aujourd'hui, la population de bélugas de l'estuaire du Saint-Laurent est passée de 10 000 à environ 900 individus. Depuis que la Commission baleinière internationale a interdit la chasse commerciale à la baleine en 1986, la population ne s'est pas vraiment rétablie, probablement en raison de la pollution, de la réduction des ressources alimentaires, de la dégradation de l'habitat, des collisions avec les navires et de l'enchevêtrement dans les engins de pêche.
Statut de conservation au Canada : Inscrit comme espèce en voie de disparition en vertu de la LEP et comme espèce en voie de disparition en vertu du COSEPAC.
Statut de conservation aux États-Unis : Alors que d'autres populations de bélugas habitent les eaux au large de l'Alaska, les bélugas du Saint-Laurent ne se trouvent que dans les eaux canadiennes.
Statut de conservation au niveau international : Les sous-populations de bélugas ne sont pas spécifiées lorsqu'il s'agit du statut de conservation international. Les bélugas, en tant qu'espèce, sont désignés comme étant les moins préoccupants par l'UICN et comme figurant à l'annexe II de la CITES.
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Bien que la baleine noire de l'Atlantique Nord, l'épaulard résident du Sud et le béluga de l'estuaire du Saint-Laurent appartiennent à des espèces et à des régions géographiques différentes, ils sont sensibles à une menace commune : les humains. L'enchevêtrement dans les engins de pêche, les collisions avec les navires, la dégradation de l'habitat due au développement côtier, la pollution sonore et chimique, le changement climatique, les modifications de la disponibilité des proies et la petite taille des populations, rendue encore plus petite par l'homme, sont autant de menaces pour la survie de ces baleines.
Whale Seeker s'engage à aider ses clients à faire des recherches sur ces espèces, ainsi que sur d'autres espèces de baleines dans les eaux canadiennes et mondiales. En collaboration avec les citoyens, les scientifiques et l'industrie, nous visons à créer des solutions qui permettent à nos clients de mieux comprendre, localiser et conserver les populations de baleines en prévenant les collisions avec les navires et les conflits entre humains et baleines.